Les premières briques de réemploi posées sur notre projet Opaline Green Fabrik’
30/05/2023
Sur ce projet situé dans la ZAC Briais Pasteur à Pierrefitte-sur-Seine, composé de 32 logements en accession libre à la propriété et d'une résidente étudiante de 151 chambres, l'agence de la Seine-Saint-Denis a fait le choix d'utiliser la brique de réemploi sur un mur de 1 000m² en façade qui a permis d'éviter 49,5 tonnes équivalent CO2[i] et 127 tonnes de déchets.
Qu'est-ce que la brique de réemploi ?
Cette brique de parement (brique pleine en terre cuite) fait partie des 10 familles de produits propices au réemploi et identifiées dans le projet de recherche SPIROU[ii] (Sécuriser les Pratiques Innovantes de Réemploi via une Offre Unifiée) qui vise à développer et massifier les pratiques de réemploi, à travers une reconnaissance assurantielle et la création de guides méthodologiques.
Sur le projet Opaline Green FabriK', avec l'appui du cabinet d'architecture BFV Architectes et du façadier BYN, Bouygues Immobilier a fait le choix d'une brique de réemploi issue de chantiers de démolition et provenant de chez NELISSEN via la plateforme Klinker Historika.
« La mise en place de la brique de réemploi sur le projet Opaline Green FabriK' s'inscrit dans une démarche environnementale ambitieuse. Je suis fière de pouvoir suivre l'exécution de ce projet qui participe à donner une seconde vie à ce matériau noble qu'est la brique en terre cuite et de se frayer un chemin sur la voie du réemploi pour nous, Bouygues Immobilier mais aussi pour les acteurs du projet. », Wassila Abbassen, Responsable technique.
La présence d'une fiche technique pour cette brique - garantissant ses caractéristiques en termes de résistance aux chocs, d'adhérence et de fiabilité - ainsi que la maturité de la filière aux Pays-Bas, ont favorisé ce choix.
Un projet incarnant nos engagements en matière d'économie circulaire et de valorisation des ressources
Aux côtés de la végétation grimpante et des coursives extérieures qui permettront l'accès aux futurs logements, les différentes couleurs de la brique de réemploi donnent un aspect chaleureux au bâti et mettent en avant son premier usage, identique à celui pour lequel elle avait été conçue.
L'agence BFV Architectes (architecte et maître d'œuvre d'exécution) a imaginé sur ce projet des façades extérieures qui mêlent 70% de briques réemployées et 30% de briques neuves, alors que le projet prévoyait initialement 100% de briques neuves.
En raison de contraintes techniques, les zones en garde-corps ajourés et les encadrements autour des ouvertures vitrées sont conçus en brique neuve pré-percée.
À travers ces briques de réemploi, c'est une matérialité forte, chargée d'histoire qui est mise en avant et qui devient la signature du projet. Les briques utilisées ont été produites dans la première moitié du 20ème siècle, traversant plusieurs périodes historiques, avant de poursuivre leur vie à Pierrefitte-sur-Seine.
Des impacts environnementaux évités, une équipe embarquée
Grâce à la pose de ces 1 000m² de brique de réemploi, c'est 49,5 tonnes équivalent CO2 qui ont pu être évitées et 127 tonnes de matière préservée. Cela correspond à 230 000km[iii] en voiture thermique et à la production annuelle de déchets ménagers pour 256 Français.[iv]
Par ailleurs, cette action impulsée par l'agence de la Seine-Saint-Denis et la maîtrise d'œuvre a développé la connaissance des équipes sur la recherche de gisements, l'écosystème des acteurs et les étapes techniques nécessaires à la mise en œuvre de démarches de réemploi sur la brique. Un retour d'expériences détaillé est actuellement en cours pour ce projet. Toutefois, il témoigne d'ores et déjà d'une montée en compétences notable de nos équipes sur ce sujet, doublée d'un sentiment de fierté.
« De mon côté, j'ai trouvé que c'était une très belle expérience de pouvoir réaliser du réemploi sur une opération de construction neuve et surtout de cette ampleur. Utiliser un matériau qui provient de bâtiments qui ont vécu 100 ans et pouvoir leur donner une seconde vie est très gratifiant. Cela permet de répondre aux enjeux climatiques d'aujourd'hui. La construction neuve doit tendre vers le réemploi et se doter de moyens pour intégrer ce processus dans les futures opérations. Aujourd'hui, le réemploi est encore trop méconnu alors que cette pratique était courante dans l'Antiquité. La réalisation du réemploi sur notre projet Opaline Green FabriK' a demandé une forte implication des différents intervenants que je remercie notamment le cabinet d’architecture BFV Architectes, le façadier BYN et notre équipe Bouygues Immobilier », Jean-Alexis Biais, Directeur des Opérations
D'autres projets incarnent également nos engagements en faveur de l'économie circulaire autour de la brique de réemploi. Le projet Grand Matabiau quais d'Oc à Toulouse, récent lauréat du projet d’aménagement de l'Avenue de Lyon à Toulouse, prévoit des façades composées à 41% de brique de réemploi.
[i] Source : Base FDES brique apparente de terre cuite (v.1.3.). Comptabilisation des modules A+B évités sur une durée d'étude de 50 ans.
[ii] Le projet SPIROU est financé par l'Ademe et co-porté par le Booster du Réemploi, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment), le bureau de contrôle Qualiconsult et Mobius.
[iii] équivalence issue de la base "impact CO2" de l'Ademe : https://datagir.ademe.fr/apps/impact-co2/
[iv] Production annuelle de déchets ménagers par Français = 0,496 tonne. ADEME. Déchets chiffres-clés - édition 2023.